S’installer en libéral quand on est psychologue, c’est une grande étape dans sa vie professionnelle. Ce choix demande de se familiariser avec tout un ensemble de démarches administratives, fiscales et juridiques. Heureusement, avec une préparation adéquate, cette transition peut se faire en toute sérénité !
On vous explique tout ce qu’il faut savoir pour bien démarrer en libéral : les démarches, les assurances et la fiscalité.
Le psychologue détenteur des diplômes requis doit s’inscrire au Répertoire Partagé des Professionnels de Santé (RPPS) auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de son lieu d’exercice.
Cette inscription lui permet d’obtenir un numéro RPPS (qui remplace désormais le numéro ADELI), indispensable pour exercer légalement en tant que psychologue libéral et être reconnu comme professionnel de santé.
L'une des décisions clés lors de l’installation est le choix du statut juridique. Ce choix influencera vos charges sociales, votre régime fiscal et la manière dont vous gérez votre activité.
Le statut de micro-entrepreneur est un choix fréquent pour les psychologues qui démarrent en libéral. Simple à mettre en place, il permet de bénéficier d'une comptabilité allégée. Avec ce statut, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires et vos cotisations sociales sont calculées sur cette base.
Ce statut est adapté si vous débutez et prévoyez un chiffre d'affaires modéré (en 2024, le plafond est de 77 700 € par an). Cependant, il présente l'inconvénient de ne pas permettre de déduire les charges réelles liées à votre activité, comme le loyer de votre cabinet ou vos équipements.
L’entreprise individuelle en BNC réels est un choix plus adapté pour les psychologues exerçant à plein temps ou ayant un chiffre d’affaires plus élevé.
Il offre une grande simplicité : les démarches administratives sont légères, il n’y a pas de comptabilité complète à tenir, et les cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires encaissé, après un abattement forfaitaire de 34 % (censé couvrir vos charges). Ce régime est donc intéressant si vos dépenses réelles représentent moins de 34 % de votre chiffre d’affaires.
Ce régime permet aussi de déduire l'ensemble des charges professionnelles (loyer, matériel, déplacements, etc.), réduisant ainsi votre revenu imposable. Cependant, ce statut implique la gestion d'une comptabilité complète, souvent confiée à un expert-comptable.
Si vous souhaitez exercer en collaboration avec d’autres psychologues ou d'autres professionnels de santé, vous pouvez opter pour une Société d’Exercice Libéral (SEL) ou une Société Civile Professionnelle (SCP).
Ces structures offrent plus de souplesse et de possibilités d’organisation collective, mais elles sont plus complexes à mettre en place et à gérer. Elles permettent une répartition des charges et des bénéfices, et facilitent la transmission de l’activité.
En tant que psychologue libéral, la souscription à une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) est indispensable. Cette assurance protège contre les risques liés à l'exercice de votre métier, comme les erreurs, omissions ou négligences qui pourraient causer un préjudice à vos patients.
Les tarifs varient en fonction de votre spécialité, de votre volume d’activité et de votre expérience. Il est important de bien comparer les offres pour choisir celle qui correspond à vos besoins.
Bien qu’il ne soit pas obligatoire, il est vivement recommandé de souscrire une mutuelle complémentaire santé pour couvrir les frais non remboursés par la Sécurité sociale.
De plus, une assurance prévoyance est une option à envisager pour vous protéger en cas d’incapacité de travail, par exemple en cas d’accident ou de maladie longue durée. Ces assurances garantissent une continuité de revenu en cas d’imprévu.
La fiscalité du psychologue libéral varie selon le statut juridique choisi. Si vous optez pour le statut de micro-entrepreneur, vos revenus seront soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), avec un abattement forfaitaire de 34 % pour frais professionnels, dans la limite de 70 000 € de chiffre d’affaires.
Si vous choisissez le statut d’entreprise individuelle ou celui de société, vos revenus seront également soumis au régime des BNC réels, avec la possibilité de déduire vos charges professionnelles réelles. Le choix du régime fiscal est donc une décision à prendre en fonction de vos revenus prévisionnels et de vos charges.
La tenue de la comptabilité dépend du régime fiscal choisi.
Même si la tenue de cette comptabilité peut être assurée seul·e, il est fortement recommandé de faire appel à un expert-comptable ou d’adhérer à un Organisme de Gestion Agréée (OGA). Cela permet non seulement d’éviter les erreurs, mais aussi de bénéficier d’un accompagnement fiscal et, dans certains cas, d’éviter une majoration d’impôt (si vous n’êtes pas adhérent·e à une OGA).
Les psychologues libéraux sont en principe exonérés de TVA, ce qui signifie que vous ne devez pas facturer de TVA sur vos consultations. Cependant, si vous dépassez le seuil de chiffre d’affaires fixé par l’administration fiscale (34 400 € en 2024), vous devrez alors vous soumettre à la TVA et la facturer à vos patients.
Les cotisations sociales sont calculées en fonction de vos revenus et du statut choisi. En tant que travailleur indépendant, vous êtes affilié à l'URSSAF et devez régler vos cotisations sociales, qui comprennent la retraite, l’assurance maladie, la CSG et la CRDS. Le taux des cotisations varie selon votre statut (micro-entreprise, entreprise individuelle ou société).
L’État et les organismes publics proposent diverses aides pour soutenir l’installation des psychologues libéraux, particulièrement en cas de création d'un cabinet dans une zone sous-densitaire ou dans des spécialités peu représentées.
Renseignez-vous auprès de la CPAM, de l’URSSAF, de votre ARS ou des collectivités locales pour connaître les aides disponibles selon votre région et votre situation.
S'installer comme psychologue libéral est un projet qui nécessite une préparation soignée. En choisissant le bon statut juridique, en souscrivant les assurances nécessaires et en étant bien informé sur la fiscalité, vous pourrez démarrer votre activité en toute sérénité.
N'oubliez pas que des aides sont disponibles pour vous soutenir dans vos démarches d'installation. Avec un accompagnement adapté, vous pourrez vous concentrer sur ce qui compte vraiment : l'accompagnement de vos patients.
Pour bien démarrer, prenez le temps de vous renseigner, de vous entourer de professionnels compétents (experts-comptables, assureurs) et d’anticiper vos démarches administratives.
Et pour vous aider à prendre les meilleures décisions et démarrer sereinement, téléchargez notre Guide pratique de l’installation en libéral conçu par Sorella Care : étapes essentielles, check-list administrative, aides disponibles et conseils pour éviter les erreurs courantes.


